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Shaykh al Islam Ibn Taymiyyah et le Soufisme

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    LeRecueil
  • 24 juil. 2020
  • 35 min de lecture

Au Nom d’Allah, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux. La Louange revient à Allah Seul, que la prière et salut soient sur celui après lequel il n’y a pas de prophète.



Shaykh al Islam Ibn Taymiyyah ( قدس الله روحه ) fut interrogé au sujet des soufis. Ils sont de plusieurs catégories, et il en est de même pour les « pauvres en Allah » (fuqara). Quelle est donc la spécificité de chaque catégorie ? Quelle obligation incombe à chacune d’entre elles et quelle voie doit-elle emprunter ?


Il répondit : « La Louange revient à Allah. Quant au terme « soufiyya », il n'était pas célèbre au cours des trois premières générations, mais il se répandit par la suite. Il a été rapporté que plus d’un imam et plus d’un maître l’ont utilisé, tels que l’imam Ahmed Ibn Hanbal, Abu Sulayman ad Darani et d’autres. Il est rapporté que Sufyan ath Thawri fit usage de ce terme alors que d’autres mentionnent cela à propos d'Al Hassan al Basri. Il y eut divergence à propos de la signification attribuée au terme « soufi » . Il s’agirait en réalité d'un des noms d’affiliation, tels que al Qurashi, al Madani, et ainsi de suite. Il a été dit que le terme faisait référence aux « gens du banc » (ahl as souffa). Ceci est incorrect, car on aurait dit dans ce cas « Souffiy ». De même que c'est une erreur d’affilier l’origine du terme « soufi » au « rang avancé » (saff) ou bien à « l’élite » (safwa), auquel cas on aurait dit « safawi ». Il a été dit aussi que le terme « soufi » faisait référence à Sufa ibn Bishr ibn `Addi ibn Tabiha, une tribu arabe qui résidait dans les temps anciens aux environs de La Mecque et à laquelle on affilie ces ascètes. Cet avis est faible, car même si le terme s'accorde avec la filiation précitée, cette tribu n’était pas célèbre et la plupart de ces ascètes en question ne la connaissaient pas. Si les ascètes étaient rattachés à ce clan, ce lien aurait été encore plus marquant à l’époque des compagnons, de leurs suiveurs et de leurs successeurs. De plus, la majorité de ceux qui se disaient « soufis » ne connaissaient pas cette tribu et n’auraient pas agréés d'être affiliés à une tribu préislamique, n’existant plus à l’époque dont il est question. Il est dit, et cela est connu, que le terme « soufi » fait référence au port du vêtement de laine. Les soufis sont apparus pour la première fois à Bassorah et les premiers à avoir organisés un ermitage dédié aux soufis furent certains compagnons de `Abd al Wahid ibn Zayd. Celui-ci faisait partie des disciples d’Al Hassan al Basri. Il y avait à Bassorah un zèle dans l'ascétisme, la dévotion, la crainte d’Allah, ainsi que sur d’autres sujets que l’on ne trouvait pas chez les habitants des autres contrées. C’est la raison pour laquelle il était d’usage de dire : la jurisprudence selon les gens de Kufa et la dévotion selon ceux de Bassorah. Abu ash Shaykh al Asbahani a rapporté avec sa chaîne de transmission jusqu'à Muhammed ibn Sirin, que ce dernier avait mentionné un groupe ayant préféré des habits de laine, selon les termes suivants : « C’est un groupe qui a opté pour la laine, prétendant imiter le Messie fils de Marie. Cependant, la guidée de notre Prophète ﷺ qui s’habillait de coton et autres, nous est préférable » ou une autre parole de ce genre. C’est pour cette raison que la plupart des annexes que l’on relate concernant le zèle dans ce domaine ne viennent que des dévots de Bassorah. À l’exemple de celui qui mourut ou qui perdit connaissance lors de l’audition du Coran, comme l’histoire du juge de Bassorah Zurara ibn Awfa qui tomba pour mort alors qu’il récitait, lors de la prière du matin, le verset : ﴾ Lorsque l’on sonnera dans la trompe ﴿ [S.74 - V.8] Ou bien l’histoire d’Abu Jahir Al A`ma qui mourut, alors que Salih al Murri lui récitait le Coran. On rapporte d’autres histoires à propos de ceux qui moururent à l’écoute du Coran. D’autres personnes de Bassorah étaient « foudroyées » lors de sa récitation, mais les compagnons n'ont pas connu une telle « ivresse spirituelle ». Par conséquent, lorsque de tels phénomènes apparurent, une partie des compagnons et leurs successeurs les désavouèrent, comme Asmaʾ Bint Abi Bakr, `Abd Allah ibn az Zubayr, Muhammed ibn Sirin et d’autres. Ceux qui les ont désapprouvé avaient deux prises de positions les concernant : Il y avait ceux qui pensaient qu’il ne s’agissait que de mise en scène et de simulation. Il est mentionné que Muhammed ibn Sirin a dit : « La différence entre nous et ceux qui sont foudroyés à l’écoute du Coran, se règlera avec le défit suivant : Quiconque tombe lors de la récitation du Coran, tandis qu’il est placé en hauteur sur un mur, alors celui-là est sincère. » Parmi les blâmeurs, il y avait ceux qui désavouèrent ce phénomène car ils y voyaient une innovation contraire à la guidée des compagnons, comme cela est mentionné à propos d'Asmaʾ et de son fils `Abd Allah. L’opinion de la majorité des savants est que la personne submergée par une telle ivresse n'a pas à être blâmée si elle est dans l'incapacité de la repousser. Ces savants considèrent cependant qu’un état sobre et inébranlable lui est préférable. À cet effet, lorsque l’imam Ahmed ibn Hanbal fut interrogé à ce sujet, il répondit : « Yahya ibn Sa`id al Qattan perdit connaissance pendant qu’on lui récitait le Coran. S’il y avait bien quelqu’un capable de repousser une telle chose de sa personne, cela aurait été Yahya. Je n’ai effectivement vu personne de plus raisonnable que lui. » D'autres histoires du même type sont racontées. Il fut rapporté que l’imam Ash Shafi`i a été atteint par un cas similaire, ainsi que `Ali ibn Fudayl ibn `Iyad, dont l’histoire est célèbre. Pour résumer, cela est arrivé à beaucoup de personnes dont la véracité n'est pas remis en cause, mais les états spirituels chez les compagnons sont ceux évoqués dans le Coran, à savoir : le frémissement des cœurs, les larmes aux yeux, et le frissonnement des peaux, comme Il ﷻ l’a dit : ﴾ Les vrais croyants sont ceux dont les cœurs frémissent quand on mentionne Allah. Et quand Ses versets leur sont récités, cela fait augmenter leur foi. Et ils placent leur confiance en leur Seigneur. ﴿ [V.8 - S.2] Il ﷻ a dit : ﴾ Allah a fait descendre le plus beau des récits, un Livre dont certains versets se ressemblent et se répètent. Les peaux de ceux qui redoutent leur Seigneur frissonnent à l’entendre ; puis leurs peaux et leurs cœurs s’apaisent au rappel d’Allah. ﴿ [S.39 - V.23] Il ﷻ a dit : ﴾ Quand les versets du Tout Miséricordieux leur étaient récités, ils tombaient prosternés en pleurant. ﴿ [S.19 - V.58] Il ﷻ a dit : ﴾ Et quand ils entendent ce qui a été descendu sur le Messager [Muhammed], tu vois leurs yeux déborder de larmes, parce qu’ils ont reconnu la vérité. ﴿ [S.5 - V.83] Il ﷻ a dit : ﴾ Et ils tombent sur leurs face en pleurant, et cela augmente leur humilité. ﴿ [S.17 - V.109] L’état spirituel de ces soufis est condamné par ceux dont les cœurs sont endurcis et entâchés de souillure, et qui ont de l’aversion envers la religion. Ce sont en fait leurs propres états qui sont blâmables. D’autres estiment au contraire que leur état spirituel est le plus parfait et le plus élevé en degré, et ces deux extrêmes sont condamnables. Les degrés sont plutôt de trois sortes :


Le premier degré est l’état spirituel de celui qui est injuste envers lui-même. Son cœur est endurci et ne s’adoucit pas à l’écoute du Coran ou à l’évocation d'Allah. Celui-là est assimilable aux juifs, comme Allah l’a dit : ﴾ Et en dépit de tout cela, vos cœurs se sont endurcis. Ils sont devenus comme des pierres ou même plus durs encore, car il y a des pierres d’où jaillissent les ruisseaux, d’autres se fendent pour qu’en surgisse l’eau, d’autres s’affaissent par crainte d’Allah. Et Allah n’est certainement jamais inattentif à ce que vous faites. ﴿ [S.2 -V.74]. ﴾ Le moment n'est-il pas venu pour ceux qui ont cru, que leurs coeurs s'humilient au rappel d'Allah et devant ce qui est descendu de la vérité ? Et de ne point être pareils à ceux qui ont reçu le Livre avant eux. Ceux-ci trouvèrent le temps assez long et leurs coeurs s'endurcirent, et beaucoup d'entre eux sont pervers. ﴿ [S.57 – V.16]


Le deuxième est l’état spirituel du croyant pieux dans lequel il y a une faiblesse à supporter ce qui peut atteindre son cœur. C’est celui-ci qui meurt ou bien qui perd connaissance après avoir été foudroyé. Cet état est dû à la force de l'émotion qui l'atteint et à l’incapacité du cœur à la supporter. Il en est parfois de même pour celui à qui le bas monde procure joie, peur, tristesse ou bien attachement. Ce vacillement le mènera soit à la mort, soit à la maladie ou à la perte de son discernement. Parmi les adorateurs des formes, il y a celui que l’amour passionnel a conduit à la maladie, à la mort ou bien à la folie, et ainsi de suite. Cet état ne peut survenir qu’à celui dont l'âme est trop faible pour repousser ce qui lui vient comme émotion, ou bien à celui qui en est submergé à l’exemple du corps touché par les causes qui le conduiront tôt ou tard à la maladie ou à la mort. Celui duquel n'a pas émané d'excès et d'agression dans l'ivresse qui l'a atteint ne doit pas être remis en cause sur son innocence. Il en est de même pour celui qui écoute le Coran de manière légiférée, sans faire preuve de négligence vis-à-vis des convenances légales qui lui incombent lors de l'écoute, et comme pour les cœurs qui sont atteints par ce qui est appelé l’extase spirituelle, l’anéantissement intérieur (fana), ou bien par toute autre chose se rapportant à la perte du discernement, contre la volonté de celui qui vit la transe. Par conséquent, si la cause de cette transe n’est pas blâmable, alors l'état d'ivresse spirituelle n’est pas condamnable, mais excusé, car son auteur a perdu le discernement involontairement. On arrive également à l’état d’ivresse par la consommation d’enivrants, tels le khamr (l'alcool) et le hashish (cannabis). Ceci est considéré illicite sans divergence entre les musulmans, et celui qui déclare licite l’ivresse par le biais de ces moyens est un infidèle (kafir). L’ivresse peut également être causée par l’amour et la passion des formes, comme il est dit :


( Il y a deux ivresses : celle de la passion et celle du vin. À quand la cure de celui qui en est doublement ivre ? )


Or, cela est condamnable car sa cause est illicite. Par ailleurs, elle peut être causée par l’écoute des voix cantatrices, et ceci est également condamnable, car il n’est pas autorisé à un homme de s’adonner à l’écoute de chants qui n’ont pas fait l’objet d’une prescription légale, et qui conduisent à la perte du discernement, car cette perte du discernement est illicite de base et qu'il est illicite d’aboutir à l’ivresse par des moyens illégaux. La même condamnation s’applique aux choses qui surviennent lors de cette expérience, qu’il s’agisse d’un plaisir émotionnel ou bien spirituel, et ce même si les causes à l’origine de cet état contiennent un élément de foi, car cet élément est rendu caduque par l’interdiction générale relative à la perte du discernement. Allah ne nous a pas autorisé la jouissance du cœur ou de l’esprit par le biais des plaisirs de la foi, ni par d’autres biais, lorsque ces plaisirs entraînent nécessairement la perte de notre discernement. Contrairement à celui qui perd son discernement par une cause légiférée, ou bien si elle survient de manière accidentelle et que celui qui en est victime ne peut la repousser, car l’ivresse spirituelle peut survenir sans que le serviteur ait cherché à la provoquer, à l’exemple d’une audition fortuite, déclenchant ses émotions enfouies, ou dans d’autres cas similaires. Dans ce cas, nul blâme sur la victime de cet état, ni sur ce qui peut émaner d'elle alors qu’elle est dans un état d’absence de discernement. La personne est donc excusable, car la plume est levée pour ceux qui ont perdu le discernement par des causes qui ne sont pas jugées illégales, à l'exemple du comateux, du fou, et ainsi de suite.


Quant à celui qui a perdu son discernement, suite à la consommation de boisson ennivrante, est-il responsable légalement de la conséquence de son état ? Il y a deux avis célèbres prononcés à ce sujet, ainsi que pour celui qui prononce le divorce en état d’ébriété, et concernant celui qui a perdu tout discernement suite à la consommation de banj [1]. Selon certains condisciples d'Ash Shafi`i et d'Abu Hanifah, ce cas relève de la même disposition légale que la boisson ennivrante. En revanche, Ahmed ibn Hanbal et l’école d'Abu Hanifah font une distinction entre le banj et la boisson ennivrante, car l'un donne lieu à une addiction et pas l'autre. C’est pourquoi la consommation de l'un entraînera la sanction légale sur son coupable et pas l'autre. La puissance de ce sentiment soudain a conduit certains parmi ces ascètes soit à la folie, soit à la confusion qui s’est emparée d’eux, soit à d'autres états. Les saints d'esprit chez ces fous, que l’on compte parmi les ascètes sont parfois appelés les « émerveillés en Allah ». Certains savants ont prononcé à leur sujet que Allah les a octroyé de raisons et d'états spirituels, puis Il a supprimé leurs raisons, alors Il a annulé les obligations légales qui leur incombaient de par la condition légale supprimée au préalable. Ces états spirituels qui sont liés à la perte de connaissance, à la mort, la folie, l’ivresse ou bien à la disparition intérieure de soi (fana) jusqu’au point où la personne en état d'extase n’a plus conscience d'elle-même, si les causes sont légiférées, et que la personne subissant cet état est sincère dans son incapacité à repousser ce qui lui survient, elle sera alors agréée pour le bien qu’elle aura accompli et pour la foi qu’elle aura obtenu. De même qu’elle est excusable pour son incapacité à repousser ce qui survient contre son gré. Ces personnes restent meilleures que celles qui n’ont pas atteint leur degré à cause de leur manque de foi, de la dureté de leurs cœurs, et à cause de motifs similaires qui les poussent à abandonner ce que Allah aime et à faire ce que Allah déteste. Cependant, celui qui a gardé son discernement tout en recevant un degré de foi identique ou plus complet sera meilleur qu'eux. Et ceci fut l’état spirituel de notre Prophète ﷺ et l'état spirituel des compagnons ( رضي الله عنهم ). Le Messager ﷺ fut élevé au ciel, où Allah lui révéla ce qu’Il lui révéla, puis il se réveilla comme s’il n’avait pas quitté sa demeure et son état n'a pas changé. C’est pourquoi son état spirituel est supérieur à celui de Mussa ﷺ qui tomba foudroyé lorsque son Seigneur se manifesta sur le Mont. L’état spirituel de Mussa ﷺ est certes honorable, élevé et méritoire, mais l’état spirituel de Muhammed ﷺ est plus complet, plus élevé et plus méritoire.


Ce qu’il faut retenir, c’est que ces phénomènes de zèle dans la dévotion et les états spirituels viennent de Bassorah. La cause en est une crainte d’Allah très intense. Ce qui a été mentionné à propos de la peur de `Utbat Al Ghulam, de `Ata as Sulaymi et des autres, est assurément une affaire remarquable. Il n’y a aucun doute sur le fait que leur état spirituel est plus complet et plus méritoire que l’état de celui qui ne les a ni égalés, ni surpassés en mérite dans la crainte d’Allah. Néanmoins, l’état spirituel de celui qui craint Allah de manière modérée est plus méritoire, d'une crainte raisonnable l’invitant à faire ce que Allah aime et à délaisser ce qu’Il déteste, et ce sans s’adonner aux excès mentionnés ci-dessus. Ce fut l’état spirituel des compagnons ( رضي الله عنهم ) . Il est relaté qu’après la mort de `Ata as Sulaymi ( رضي الله عنه ) que quelqu’un le vit en rêve et lui demanda ce que Allah avait fait de lui. Il répondit : Allah m’a interpellé et m’a dit : « Oh `Ataʾ, n’as-tu pas honte de Me craindre à un tel degré ? Ne t’est-il pas parvenu que je suis le Pardonneur et le Très-Miséricordieux ? » Il en est de même pour d'autres personnages semblables aux gens de Bassorah, qui dans leurs états spirituels, leur abstinance, leur dévotion, leur servitude, et les qualités similaires, furent plus zélés que les compagnons ( رضي الله عنهم ) et allèrent au-delà de ce que le Messager avait prescrit. Ce zèle a eu pour conséquence la division des gens en deux groupes : un groupe condamnant et dénigrant les gens de l'extase spirituelle. Ce groupe est peut-être allé trop loin dans sa condamnation. Un autre groupe a exagéré à leur endroit, et a considéré cette voie comme la plus parfaite et la plus élevée des voies. La vérité est que dans ces adorations et ces états spirituels, les gens de Bassorah faisaient preuve d’un effort d'application personnel à leur domaine, tout comme leurs voisins de Kufa, qui s’appliquaient sur les questions de justice juridique entre les gens (qadaʾ), de pouvoir (imara), et ainsi de suite. Par la suite, le principe de l’opinion personnelle (raʾy) qui était en certains points contraire à la Sunnah et que la majorité des gens ont désapprouvé émergea parmi les gens de Kufa. Les plus compétents des gens de la jurisprudence et de l’opinion, ont de la même manière divergé à propos des gens de Kufa qui délivraient des opinions infondées, et ainsi deux groupes se formèrent : Un groupe qui les condamnait de manière exagérée et à l’inverse un groupe qui les louait et les glorifiait à l’excès, en les considérant comme les plus grands savants en matière de jurisprudence. Peut-être même les préféraient-ils aux compagnons, comme les exagérateurs qui louaient les dévots de Bassorah et les préféraient aux compagnons. C’est un domaine à propos duquel les gens se sont divisés.


En vérité, le musulman doit savoir que la meilleure des paroles est celle d’Allah, la meilleure des guidées est celle de Muhammed ﷺ, la meilleure époque est celle des compagnons à laquelle il fut envoyé, la meilleure des voies et des chemins vers Allah est celle que le Prophète et ses compagnons ont emprunté. Nous savons à partir de ce principe, que les croyants doivent craindre Allah selon leur capacité et leur degré d’application, comme Allah ﷻ l’a dit : ﴾ Craignez Allah autant que vous le pouvez. ﴿ [S.64 - V.16]. Le Prophète ﷺ a dit : « Si je vous ordonne quelque chose, accomplissez-le dans la mesure de vos capacités ». Allah ﷻ a dit : ﴾ Allah n'impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité. ﴿ [S.2 - V.286] Beaucoup de croyants pieux qui sont des alliés (awliya) d'Allah à qui n’est pas parvenue la perfection du savoir et de la foi qui était parvenue aux compagnons, craignaient Allah dans la mesure de leur capacité et Lui obéissaient selon leur degré d’application. Il est donc inconcevable qu’ils soient exempts d’erreurs dans leurs savoirs, leurs paroles, leurs actes ou leurs états spirituels. Ils seront récompensés dans la mesure de leur obéissance et pardonnés pour leurs erreurs, comme Allah ﷻ l’a dit : Le Messager a cru en ce qu'on a fait descendre vers lui venant de son Seigneur, et aussi les croyants: tous ont cru en Allah, en Ses anges, à Ses livres et en Ses messagers; (en disant) : « Nous ne faisons aucune distinction entre Ses messagers ». Et ils ont dit: « Nous avons entendu et obéi. Seigneur, nous implorons Ton pardon. C'est à Toi que sera le retour ». ﴿ [S.2 - V.285] ﴾ Seigneur, ne nous châtie pas s'il nous arrive d'oublier ou de commettre une erreur. ﴿ [S.2 - V.286]. Dans un récit rapporté par Muslim, Allah ﷻ a dit : « Et, j’ai pardonné »


De ce fait, quiconque considère la voie des savants juristes de Kufa ou bien des dévots ascètes de Bassorah, supérieure à celle des compagnons, alors il est dans l’erreur, dans l’égarement et c’est un innovateur. Quant à celui qui condamne, et qui désigne comme fautifs et haïssables ceux qui, tout en s’appliquant dans la voie de l’obéissance, commettent des erreurs, alors celui-ci est également dans l’erreur, dans l’égarement et c’est un innovateur. Dans l’amour, la haine, l'amitié et l’animosité, les gens s'appliquent dans l'effort également. Ils obtiennent gain de cause par moments, mais font fausse route dans d'autres. Il s'avère effectivement que chez beaucoup de gens, s’ils trouvent chez un homme quelque chose qu'ils aiment, alors ils lui porteront un amour absolu au point de s'aveugler sur ses défauts. S’ils trouvent au contraire chez un homme quelque chose qu'ils détestent, ils lui porteront une haine absolue au point de se détourner de ses qualités. Une attitude aussi extrême provient des gens de l'innovation, des Kharijites, des Mu`tazilites, et des Murjites. Les gens de la Sunnah et du Groupe victorieux soutiennent que le Coran, la Sunnah et le consensus indiquent que le croyant mérite la promesse d’Allah et Sa grâce : c’est-à-dire la récompense pour ses bonnes actions, et la punition pour ses mauvaises actions. La personne commune rassemble en elle aussi bien les bonnes oeuvres dignes de récompense que les péchés méritant la sentance, les qualités louables et les défauts blâmables, ce qui est appréciable et détestable. Il est donc connu que le soufisme est né à Bassorah. Il y avait dans cette ville ceux qui suivaient la voie de l’adoration et de l’ascétisme, en s’y appliquant à leur manière, tout comme il y avait à Kufa, ceux qui suivaient la voie de la jurisprudence et de la science religieuse, en s’y appliquant également à leur manière.


Ceux-là ont été identifiés à une apparence vestimentaire : le vêtement de laine (souf). Ils furent donc nommés « Soufi », mais leur voie ne se limite pas au port d’un vêtement de laine, d’autant que celui-ci n’est ni une exigence de leur part, ni une des conditions de leur voie. Cette dénomination leur a été attribuée à cause de leur apparence. Selon les soufis, le soufisme renferme des « vérités mystiques » et des états spirituels bien connus. Les définitions du soufisme, ses mœurs ainsi que la manière de cheminer sur la voie, ont été abordées par les auteurs soufis. Il est dit que le « Soufi » est celui qui est pur de tout ce qui est trouble, empli de méditation, et pour qui l’or et la pierre se valent. Il est dit par ailleurs que le soufisme est la dissimulation des sens spirituels et l’abandon des prétentions. Il existe d’autres définitions de la sorte. Ils ont identifié le soufi au véridique, sachant que les meilleurs des hommes après les prophètes sont les véridiques, comme Allah l’a dit : ﴾ Ceux-là seront avec ceux que Allah a comblés de Ses bienfaits : les prophètes, les véridiques, les martyrs, et les vertueux. Et quels compagnons que ceux-là ! ﴿ [S.4 - V.69]. C’est pourquoi ils estiment qu’après les prophètes, les plus méritants sont les soufis.


À cause de leur effort d'interprétation personnelle et des divergences qui en découlèrent, les gens se sont disputés à propos de la voie soufie. Un groupe a condamné les soufis et le soufisme, en affirmant qu’il s’agissait d’innovateurs et qu’ils étaient en dehors de la sunnah. Une telle condamnation, dont les propos restent célèbres, est mentionnée à propos d’une assemblée d’imams. Ils ont été suivis dans leur condamnation par les gens de la jurisprudence et du kalam. Un autre groupe a exagéré dans le sens contraire, prétendant qu’ils étaient les plus méritants et les plus parfaits après les prophètes. Ces deux positions extrêmes sont condamnables. La vérité est que les soufis s’appliquent dans l’obéissance à Allah, tout comme d’autres s’y sont appliqués. C’est pourquoi il y a parmi eux le rapproché d’Allah par son application et le modéré qui fait partie des gens de la droite. Dans chacune de ces deux catégories, il y a celui qui, tout en s’appliquant dans sa voie, s’est trompé ou a péché, puis s’est repenti ou ne s'est pas repenti.


Parmi ceux qui se réclament des soufis, il y a l’injuste envers lui-même qui est rebelle envers son Seigneur. Des innovateurs et des hérétiques se sont réclamés des soufis, mais les soufis authentiques ne les ont pas considéré des leurs. À l’exemple d'al Hallaj, que les maîtres du soufisme, tel que le maître de l'ordre Junayd Ibn Muhammed et d’autres ont désavoué et exclu de la voie, comme cela est mentionné par le Shaykh Abu `Abd ar Rahman as Sulami dans ses Tabaqat as Soufiyya, et mentionné par le Hafiz Abu Bakr al Khatib dans son Tarikh Baghdad. Le soufisme originel était ainsi, mais ce n’est que par la suite qu’il s’est divisé en plusieurs branches et espèces, donnant lieu à trois catégories de soufis : Les soufis des vérités mystiques [sufiyyat al haqaiq], les soufis des gains mondains [sufiyyat al arzaq], et les soufis des apparences [sufiyyat al-rasm]. Les soufis des vérités mystiques sont ceux que nous avons décrits précédemment. Quant aux soufis des gains mondains, ce sont ceux qui ont bénéficié des fruits des fondations pieuses tels que les khawanik [couvents soufi], mais ils ne font pas nécessairement partie des soufis des vérités mystiques, car ces derniers sont rares et la majorité d’entre eux ne sont pas décrits par un besoin de fréquenter les khawanik. Ils doivent cependant se conformer à trois conditions :


La première est le respect de la législation divine, du fait qu'ils accomplissent les devoirs religieux et qu'ils évitent les interdits.


La seconde condition est le respect des règles de bienséance de la voie mystique, qui ne sont pour la plupart du temps que celles de la Législation. Nous ne nous arrêterons pas ici sur les coutumes hérétiques et les convenances instituées par les usurpateurs.


La dernière des conditions, c’est qu’ils ne soient pas attachés aux biens de ce monde. Celui qui amasse les biens, ou qui n’a pas acquis les bonnes mœurs, ou qui ne se conforme pas aux principes de la Législation, ou bien encore se livre à la débauche, celui-ci ne mérite pas cette affiliation.


Quant aux soufis des apparences, ils n’ont de soufi que le nom. Ils donnent de l’importance aux habits, aux convenances instituées par les hommes, et d'autres artifices. Leur soufisme se limite à l’apparence vestimentaire des savants et des combattants dans la voie d’Allah. Leurs paroles et leurs actions ne sont que d’emprunt, au point où l’ignorant les confondrait avec les soufis authentiques, alors qu’il n’en est rien.


Quant au terme « pauvre » (faqir), il figure dans le Livre d’Allah et les paroles de son Prophète ﷺ. Dans les deux cas, le sens visé par le terme faqir est le contraire du riche, comme le Prophète ﷺ l’a dit. Les pauvres et la pauvreté sont de plusieurs sortes, y compris la pauvreté qui est éligible à la perception de l’aumône légale [zakat]. À cela s’oppose la richesse, qui interdit de percevoir la zakat , comme le Prophète ﷺ l’a dit : « Il n’est permis ni au riche, ni à celui qui a les capacités de gagner sa vie, de percevoir la charité ». Quant au seuil de richesse impliquant le payement de la zakat, selon la majorité des savants, cela se distingue du cas évoqué. C’est l’opinion de Malik ibn Anas, d'Ash Shafi`i et d’Ahmed ibn Hanbal.


Selon eux, l'imposition de la zakat est définie par la possession du quota minimum. Il peut donc être autorisé à une personne imposable à la zakat de percevoir elle-même la zakat contrairement à l'avis Abu Hanifa. Allah ﷻ a mentionné les pauvres dans plusieurs endroits. Ceux éligibles à percevoir l’aumône légale sont mentionnés dans un verset et ceux ayant droit au butin, dans un autre. Dans un premier groupe de versets, Il ﷻ a dit : ﴾ Si vous donnez vos aumônes d’une façon apparente, c’est bien. Si vous le cachez pour les donner aux pauvres, c’est préférable pour vous. ﴿ [S.2 - V.271] jusqu'à Sa parole : ﴾ Quant aux aumônes que vous donnez aux pauvres qui ont été réduits à la misère dans le sentier d’Allah et qui ne peuvent plus parcourir la terre ; L’ignorant les croit riches, à cause de leur attitude réservée. Tu les reconnais à leur aspect : ils ne demandent pas l’aumône avec importunité ﴿ [S.2 - V.273]. Dans un second groupe de versets, Il ﷻ a dit : Le butin provenant des biens des habitants des cités, que Allah a accordé sans combat à Son Messager, appartient à Allah, au Messager, aux proches parents, aux orphelins, aux pauvres et au voyageur en détresse, afin que cela ne circule pas parmi les seuls riches d'entre vous. Prenez ce que le Messager vous donne ; et ce qu'il vous interdit, abstenez-vous en ; et craignez Allah car Allah est dur en punition. ﴿ [S.59 - V.7]Il appartient aussi aux émigrés besogneux qui ont été expulsés de leurs demeures et de leurs biens, tandis qu'ils recherchaient une grâce et un agrément d'Allah, et qu'ils portaient secours à la cause d'Allah et Son Messager. Ceux-là sont les véridiques. ﴿ [S.59 - V.8]


Il se peut qu’il y ait parmi ces pauvres un qui soit de loin plus méritants que les riches. De même qu’il se peut qu’il y ait parmi les riches un qui soit beaucoup plus méritant que ces pauvres. Les gens ont divergé s’agissant de savoir lequel était le plus méritant entre le pauvre endurant et le riche reconnaissant. Le meilleur d’entre eux est en vérité le plus pieux. S’ils ont le même degré de piété, alors ils auront le même rang, comme nous l’avons illustré par ailleurs. Les pauvres précéderont les riches au paradis, parce qu’ils n’ont pas de comptes à rendre. Puis ce sera au tour des riches de rendre compte. Celui dont les bonnes actions pèsent plus lourd que celles du pauvre, son rang au paradis sera plus élevé, même s’il ne rentre qu’après lui. Quant au riche dont les bonnes actions sont moindres que celles du pauvre, son degré au paradis en sera moins élevé. Du fait que l'ascètisme était plus répandu chez les pauvres, beaucoup assimilèrent la pauvreté [faqr] à la voie de l'ascètisme [zuhd], qui relève du genre soufisme. Le fait de dire qu’un tel est « pauvre » ou ne l’est pas, ne se rapporte pas à la pauvreté matérielle, mais se rapporte à la signification terminologique du terme soufi, c’est-à-dire : les connaissances [ma`ārif], les états spirituels, les bonnes mœurs, la discipline [ādāb], et ainsi de suite.


À ce propos, il y eut divergence, à savoir lequel du faqir ou du soufi avait le plus de mérite ? Il y eut un groupe qui préféra le soufi, tel Abu Ja`far as Suhrawardi et d’autres. De nombreux groupes ont opté pour la préférence du faqir. Peut-être se distinguaient-ils par le fait que les premiers fréquentaient les zawiya, tandis que le faqīr fréquentait les khawanik ou une différence de la sorte. Cependant, la majorité des gens préféraient le faqir. La vérité, c’est que le plus méritant d’entre eux est le plus pieux. Si le soufi craint Allah, alors il est meilleur dans la mesure où il pratique ce qui est aimé d'Allah et s’éloigne de ce qui est détesté de Lui. Dans le cas inverse, c’est le faqir qui est meilleur. Par conséquent, s’ils s’égalent dans l’action aimée d’Allah et dans l’abandon de ce qui est détesté d’Allah, alors ils ont le même rang.


Les « alliés » [awliyah] sont les croyants pieux, peu importe qu’ils soient faqir, soufis, juristes, savants, commerçants, combattants, artisans, princes, gouverneurs ou autre chose, comme Allah ﷻ l’a dit : En vérité, les alliés d'Allah seront à l'abri de toute crainte, et ils ne seront point affligés ﴿ [S.10 - V.62]ceux qui croient et qui craignent. ﴿ [S.10 - V.63] Un hadith qudsi, figurant dans l'authentique d'al Bukhari, rapporté par Abu Hurayrah selon le Prophète ﷺ qui a dit : « Allah a dit : Quiconque montre de l’hostilité à un de Mes alliés, Je lui déclare la guerre. Mon serviteur ne s’approche de Moi que par ce que J’aime le plus : les devoirs religieux que Je lui ai enjoints. Ensuite, Mon serviteur ne cesse de se rapprocher de Moi par des œuvres surérogatoires jusqu’à ce que Je l’aime. Quand Je l’aime, Je deviens son ouïe par laquelle il entend, sa vue par laquelle il voit, sa main par laquelle il saisit et son pied avec lequel il marche. C’est donc par Moi qu’il entend, qu’il voit, qu’il saisit, et qu’il marche. Qu’il Me demande, et Je lui donnerai sûrement, et qu’il Me demande refuge, Je le lui accorderai sûrement. Aucune chose ne Me fait hésiter plus que de prendre l’âme de Mon fidèle serviteur. Il déteste la mort et Je déteste lui faire du mal, mais cela est inévitable ». Ce récit illustre parfaitement ce que sont les « Alliés modérés d’Allah » [awliya Allah al muqtasidin]. Ce sont les compagnons de la droite, les rapprochés, et les devanciers.


La première catégorie désigne ceux qui se rapprochent d'Allah par les actes obligatoires, tandis que la deuxième catégorie se rapporte à ceux qui se rapprochent d'Allah par les actes obligatoires suivis des actes surérogatoires. Ce sont ceux-là qui ne cessent de se rapprocher de Lui, jusqu’à ce qu’Il les aime, comme Il ﷻ l’a dit. Allah ﷻ a par ailleurs mentionné ces deux catégories dans le Coran : ﴾ Nous avons ensuite donné le Livre en héritage à ceux de nos serviteurs que nous avons choisis : il en est parmi eux qui se font tort à eux-mêmes ; il en est parmi eux qui se tiennent sur une voie moyenne ; il en est parmi eux qui, avec la permission d’Allah, devancent les autres par leurs bonnes actions ; telle est la grâce infinie. ﴿ [S.35 - V.32]. ﴾ Oui, les purs vivront dans les délices ﴿ [S.83 - V.22] ﴾ étendus sur des lits d’apparat, ils regarderont autour d’eux. ﴿ [S.83 - V.23] ﴾ Tu verras sur leurs visages l’éclat de la félicité. ﴿ [S.83 - V.24] ﴾ On leur donnera à boire un vin rare, cacheté ﴿ [S.83 - V.25]laissant un arrière-goût de musc. Que ceux qui la convoitent entrent en compétition pour l'acquérir. ﴿ [S.83 - V.26] Il est mélangé à la boisson de Tasnim ﴿ [S.83 - V.27]. À ce propos, Ibn `Abbas a dit : « Les rapprochés d’Allah boiront un vin pur, mélangé pour les compagnons de la droite ». Allah ﷻ a dit : Et là, ils seront abreuvés d'une coupe dont le mélange sera de gingembre ﴿ [S.76- V.17] puisé là-dedans à une source qui s'appelle Salsabil. ﴿ [S.76 - V.18]. ﴾ Les gens de la droite -que sont les gens de la droite ? ﴿ [S.56 - V.8] ﴾ Et les gens de la gauche -que sont les gens de la gauche ? ﴿ [S.56 - V.9] ﴾ Les premiers (à suivre les ordres d'Allah sur la terre) seront les premiers (dans l'au-delà) ﴿ [S.56 - V.10] ﴾ Si celui-ci est du nombre des rapprochés ﴿ [S.56 - V.88] ﴾ alors il aura du repos, de la grâce et un Jardin de délices. ﴿ [S.56 - V.89] ﴾ Et s'il est du nombre des gens de la droite ﴿ [S.56 - V.90] ﴾ Il sera reçu avec : « Paix à toi » de la part des gens de la droite. ﴿ [S.56 - V.91] Cette réponse contient des paroles nécessitant de longues explications, qui ne peuvent se faire ici, et Allah sait mieux.




Notes du Recueil :


[1] : Une plante qui procure des effets ennivrants, qu'on utilise pour fabriquer des anesthésiants dans le domaine médical.



بِسْمِ اللَّهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيمِ الْحَمْدُ لِلَّهِ وَحْدَهُ . وَالصَّلَاةُ وَالسَّلَامُ عَلَى مَنْ لَا نَبِيَّ بَعْدَهُ .


سُئِلَ شَيْخُ الْإِسْلَامِ قَدَّسَ اللَّهُ رُوحَهُ عَنْ " الصُّوفِيَّةِ " وَأَنَّهُمْ أَقْسَامٌ " وَالْفُقَرَاءُ " أَقْسَامٌ فَمَا صِفَةُ كُلِّ قِسْمٍ ؟ وَمَا يَجِبُ عَلَيْهِ ؟ وَيُسْتَحَبُّ لَهُ أَنْ يَسْلُكَهُ .


فَأَجَابَ : الْحَمْدُ لِلَّهِ . أَمَّا لَفْظُ " الصُّوفِيَّةِ " فَإِنَّهُ لَمْ يَكُنْ مَشْهُورًا فِي الْقُرُونِ الثَّلَاثَةِ وَإِنَّمَا اُشْتُهِرَ التَّكَلُّمُ بِهِ بَعْدَ ذَلِكَ وَقَدْ نُقِلَ التَّكَلُّمُ بِهِ عَنْ غَيْرِ وَاحِدٍ مِنْ الْأَئِمَّةِ وَالشُّيُوخِ : كَالْإِمَامِ أَحْمَد بْنِ حَنْبَلٍ وَأَبِي سُلَيْمَانَ الداراني وَغَيْرِهِمَا . وَقَدْ رُوِيَ عَنْ سُفْيَانَ الثَّوْرِيِّ أَنَّهُ تَكَلَّمَ بِهِ وَبَعْضُهُمْ يَذْكُرُ ذَلِكَ عَنْ الْحَسَنِ الْبَصْرِيِّ وَتَنَازَعُوا فِي " الْمَعْنَى " الَّذِي أُضِيفَ إلَيْهِ الصُّوفِيُّ - فَإِنَّهُ مِنْ أَسْمَاءِ النَّسَبِ : كَالْقُرَشِيِّ وَالْمَدَنِيِّ وَأَمْثَالِ ذَلِكَ . فَقِيلَ : إنَّهُ نِسْبَةٌ إلَى " أَهْلِ الصُّفَّةِ " وَهُوَ غَلَطٌ ; لِأَنَّهُ لَوْ كَانَ كَذَلِكَ لَقِيلَ : صفي . وَقِيلَ نِسْبَةٌ إلَى الصَّفِّ الْمُقَدَّمِ بَيْنَ يَدَيْ اللَّهِ وَهُوَ أَيْضًا غَلَطٌ ; فَإِنَّهُ لَوْ كَانَ كَذَلِكَ لَقِيلَ : صفي . وَقِيلَ نِسْبَةٌ إلَى الصَّفْوَةِ مِنْ خَلْقِ اللَّهِ وَهُوَ غَلَطٌ ; لِأَنَّهُ لَوْ كَانَ كَذَلِكَ لَقِيلَ : صفوي وَقِيلَ : نِسْبَةٌ إلَى صُوفَةَ بْنِ بِشْرِ بْنِ أد بْنِ طانجة قَبِيلَةٌ مِنْ الْعَرَبِ كَانُوا يُجَاوِرُونَ بِمَكَّةَ مِنْ الزَّمَنِ الْقَدِيمِ يُنْسَبُ إلَيْهِمْ النُّسَّاكُ وَهَذَا وَإِنْ كَانَ مُوَافِقًا لِلنَّسَبِ مِنْ جِهَةِ اللَّفْظِ فَإِنَّهُ ضَعِيفٌ أَيْضًا ; لِأَنَّ هَؤُلَاءِ غَيْرُ مَشْهُورِينَ وَلَا مَعْرُوفِينَ عِنْدَ أَكْثَرِ النُّسَّاكِ وَلِأَنَّهُ لَوْ نُسِبَ النُّسَّاكُ إلَى هَؤُلَاءِ لَكَانَ هَذَا النَّسَبُ فِي زَمَنِ الصَّحَابَةِ وَالتَّابِعِينَ وَتَابِعِيهِمْ أَوْلَى وَلِأَنَّ غَالِبَ مَنْ تَكَلَّمَ بِاسْمِ " الصُّوفِيِّ " لَا يَعْرِفُ هَذِهِ الْقَبِيلَةَ وَلَا يَرْضَى أَنْ يَكُونَ مُضَافًا إلَى قَبِيلَةٍ فِي الْجَاهِلِيَّةِ لَا وُجُودَ لَهَا فِي الْإِسْلَامِ . وَقِيلَ : - وَهُوَ الْمَعْرُوفُ - إنَّهُ نِسْبَةٌ إلَى لُبْسِ الصُّوفِ ; فَإِنَّهُ أَوَّلُ مَا ظَهَرَتْ الصُّوفِيَّةُ مِنْ الْبَصْرَةِ وَأَوَّلُ مَنْ بَنَى دويرة الصُّوفِيَّةِ بَعْضُ أَصْحَابِ عَبْدِ الْوَاحِدِ بْنِ زَيْدٍ وَعَبْدُ الْوَاحِدِ مِنْ أَصْحَابِ الْحَسَنِ وَكَانَ فِي الْبَصْرَةِ مِنْ الْمُبَالَغَةِ فِي الزُّهْدِ وَالْعِبَادَةِ وَالْخَوْفِ وَنَحْوِ ذَلِكَ مَا لَمْ يَكُنْ فِي سَائِرِ أَهْلِ الْأَمْصَارِ وَلِهَذَا كَانَ يُقَالُ : فِقْهٌ كُوفِيٌّ وَعِبَادَةٌ بَصْرِيَّةٌ . وَقَدْ رَوَى أَبُو الشَّيْخِ الأصبهاني بِإِسْنَادِهِ عَنْ مُحَمَّدِ بْنِ سيرين أَنَّهُ بَلَغَهُ أَنَّ قَوْمًا يُفَضِّلُونَ لِبَاسَ الصُّوفِ فَقَالَ : "إنَّ قَوْمًا يَتَخَيَّرُونَ الصُّوفَ يَقُولُونَ : إنَّهُمْ مُتَشَبِّهُونَ بِالْمَسِيحِ ابْنِ مَرْيَمَ وَهَدْيُ نَبِيِّنَا أَحَبُّ إلَيْنَا وَكَانَ النَّبِيُّ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ يَلْبَسُ الْقُطْنَ" وَغَيْرَهُ أَوْ كَلَامًا نَحْوًا مِنْ هَذَا .


وَلِهَذَا غَالِبُ مَا يُحْكَى مِنْ الْمُبَالَغَةِ فِي هَذَا الْبَابِ إنَّمَا هُوَ عَنْ عُبَّادِ أَهْلِ الْبَصْرَةِ مِثْلُ حِكَايَةِ مَنْ مَاتَ أَوْ غُشِيَ عَلَيْهِ فِي سَمَاعِ الْقُرْآنِ وَنَحْوِهِ . كَقِصَّةِ زرارة بْنِ أَوْفَى قَاضِي الْبَصْرَةِ فَإِنَّهُ قَرَأَ فِي صَلَاةِ الْفَجْرِ : { فَإِذَا نُقِرَ فِي النَّاقُورِ } فَخَرَّ مَيِّتًا وَكَقِصَّةِ أَبِي جَهِيرٍ الْأَعْمَى الَّذِي قَرَأَ عَلَيْهِ صَالِحُ المري فَمَاتَ وَكَذَلِكَ غَيْرُهُ مِمَّنْ رُوِيَ أَنَّهُمْ مَاتُوا بِاسْتِمَاعِ قِرَاءَتِهِ وَكَانَ فِيهِمْ طَوَائِفُ يُصْعَقُونَ عِنْدَ سَمَاعِ الْقُرْآنِ وَلَمْ يَكُنْ فِي الصَّحَابَةِ مَنْ هَذَا حَالُهُ ; فَلَمَّا ظَهَرَ ذَلِكَ أَنْكَرَ ذَلِكَ طَائِفَةٌ مِنْ الصَّحَابَةِ وَالتَّابِعِينَ : كَأَسْمَاءِ بِنْتِ أَبِي بَكْرٍ وَعَبْدِ اللَّهِ بْنِ الزُّبَيْرِ وَمُحَمَّدِ بْنِ سيرين وَنَحْوِهِمْ .وَالْمُنْكِرُونَ لَهُمْ مَأْخَذَانِ : مِنْهُمْ مَنْ ظَنَّ ذَلِكَ تَكَلُّفًا وَتَصَنُّعًا . يُذْكَرُ عَنْ مُحَمَّدِ بْنِ سيرين أَنَّهُ قَالَ : مَا بَيْنَنَا وَبَيْنَ هَؤُلَاءِ الَّذِينَ يُصْعَقُونَ عِنْدَ سَمَاعِ الْقُرْآنِ إلَّا أَنْ يُقْرَأَ عَلَى أَحَدِهِمْ وَهُوَ عَلَى حَائِطٍ فَإِنْ خَرَّ فَهُوَ صَادِقٌ . وَمِنْهُمْ مَنْ أَنْكَرَ ذَلِكَ لِأَنَّهُ رَآهُ بِدْعَةً مُخَالِفًا لِمَا عُرِفَ مِنْ هَدْيِ الصَّحَابَةِ كَمَا نُقِلَ عَنْ أَسْمَاءَ وَابْنِهَا عَبْدِ اللَّهِ .وَاَلَّذِي عَلَيْهِ جُمْهُورُ الْعُلَمَاءِ أَنَّ الْوَاحِدَ مِنْ هَؤُلَاءِ إذَا كَانَ مَغْلُوبًا عَلَيْهِ لَمْ يُنْكَرْ عَلَيْهِ وَإِنْ كَانَ حَالُ الثَّابِتِ أَكْمَلَ مِنْهُ ; وَلِهَذَا لَمَّا سُئِلَ الْإِمَامُ أَحْمَد عَنْ هَذَا . فَقَالَ : قُرِئَ الْقُرْآنُ عَلَى يَحْيَى بْنِ سَعِيدٍ الْقَطَّانِ فَغُشِيَ عَلَيْهِ وَلَوْ قَدَرَ أَحَدٌ أَنْ يَدْفَعَ هَذَا عَنْ نَفْسِهِ لَدَفَعَهُ يَحْيَى بْنُ سَعِيدٍ فَمَا رَأَيْت أَعْقَلَ مِنْهُ وَنَحْوَ هَذَا . وَقَدْ نُقِلَ عَنْ الشَّافِعِيِّ أَنَّهُ أَصَابَهُ ذَلِكَ وَعَلِيُّ بْنُ الفضيل بْنِ عِيَاضٍ قِصَّتُهُ مَشْهُورَةٌ وَبِالْجُمْلَةِ فَهَذَا كَثِيرٌ مِمَّنْ لَا يُسْتَرَابُ فِي صِدْقِهِ .لَكِنَّ الْأَحْوَالَ الَّتِي كَانَتْ فِي الصَّحَابَةِ هِيَ الْمَذْكُورَةُ فِي الْقُرْآنِ وَهِيَ وَجَلُ الْقُلُوبِ وَدُمُوعُ الْعَيْنِ وَاقْشِعْرَارُ الْجُلُودِ كَمَا قَالَ تَعَالَى : { إنَّمَا الْمُؤْمِنُونَ الَّذِينَ إذَا ذُكِرَ اللَّهُ وَجِلَتْ قُلُوبُهُمْ وَإِذَا تُلِيَتْ عَلَيْهِمْ آيَاتُهُ زَادَتْهُمْ إيمَانًا وَعَلَى رَبِّهِمْ يَتَوَكَّلُونَ } وَقَالَ تَعَالَى : { اللَّهُ نَزَّلَ أَحْسَنَ الْحَدِيثِ كِتَابًا مُتَشَابِهًا مَثَانِيَ تَقْشَعِرُّ مِنْهُ جُلُودُ الَّذِينَ يَخْشَوْنَ رَبَّهُمْ ثُمَّ تَلِينُ جُلُودُهُمْ وَقُلُوبُهُمْ إلَى ذِكْرِ اللَّهِ } وَقَالَ تَعَالَى : { إذَا تُتْلَى عَلَيْهِمْ آيَاتُ الرَّحْمَنِ خَرُّوا سُجَّدًا وَبُكِيًّا } وَقَالَ : { وَإِذَا سَمِعُوا مَا أُنْزِلَ إلَى الرَّسُولِ تَرَى أَعْيُنَهُمْ تَفِيضُ مِنَ الدَّمْعِ مِمَّا عَرَفُوا مِنَ الْحَقِّ } وَقَالَ : { وَيَخِرُّونَ لِلْأَذْقَانِ يَبْكُونَ وَيَزِيدُهُمْ خُشُوعًا } وَقَدْ يَذُمُّ حَالَ هَؤُلَاءِ مَنْ فِيهِ مِنْ قَسْوَةِ الْقُلُوبِ وَالرَّيْنِ عَلَيْهَا وَالْجَفَاءِ عَنْ الدِّينِ مَا هُوَ مَذْمُومٌ وَقَدْ فَعَلُوا وَمِنْهُمْ مَنْ يَظُنُّ أَنَّ حَالَهُمْ هَذَا أَكْمَلُ الْأَحْوَالِ وَأَتَمُّهَا وَأَعْلَاهَا وَكِلَا طَرَفَيْ هَذِهِ الْأُمُورِ ذَمِيمٌ . بَلْ الْمَرَاتِبُ ثَلَاثٌ :


أَحَدُهَا حَالُ الظَّالِمِ لِنَفَسِهِ الَّذِي هُوَ قَاسِي الْقَلْبِ لَا يَلِينُ لِلسَّمَاعِ وَالذِّكْرِ وَهَؤُلَاءِ فِيهِمْ شَبَهٌ مِنْ الْيَهُود . قَالَ اللَّهُ تَعَالَى : { ثُمَّ قَسَتْ قُلُوبُكُمْ مِنْ بَعْدِ ذَلِكَ فَهِيَ كَالْحِجَارَةِ أَوْ أَشَدُّ قَسْوَةً وَإِنَّ مِنَ الْحِجَارَةِ لَمَا يَتَفَجَّرُ مِنْهُ الْأَنْهَارُ وَإِنَّ مِنْهَا لَمَا يَشَّقَّقُ فَيَخْرُجُ مِنْهُ الْمَاءُ وَإِنَّ مِنْهَا لَمَا يَهْبِطُ مِنْ خَشْيَةِ اللَّهِ وَمَا اللَّهُ بِغَافِلٍ عَمَّا تَعْمَلُونَ } وَقَالَ تَعَالَى : { أَلَمْ يَأْنِ لِلَّذِينَ آمَنُوا أَنْ تَخْشَعَ قُلُوبُهُمْ لِذِكْرِ اللَّهِ وَمَا نَزَلَ مِنَ الْحَقِّ وَلَا يَكُونُوا كَالَّذِينَ أُوتُوا الْكِتَابَ مِنْ قَبْلُ فَطَالَ عَلَيْهِمُ الْأَمَدُ فَقَسَتْ قُلُوبُهُمْ وَكَثِيرٌ مِنْهُمْ فَاسِقُونَ }


. وَ الثَّانِيَةُ حَالُ الْمُؤْمِنِ التَّقِيِّ الَّذِي فِيهِ ضَعْفٌ عَنْ حَمْلِ مَا يَرِدُ عَلَى قَلْبِهِ فَهَذَا الَّذِي يُصْعَقُ صَعْقَ مَوْتٍ أَوْ صَعْقَ غَشْيٍ فَإِنَّ ذَلِكَ إنَّمَا يَكُونُ لِقُوَّةِ الْوَارِدِ وَضَعْفِ الْقَلْبِ عَنْ حَمْلِهِ وَقَدْ يُوجَدُ مِثْلُ هَذَا فِي مَنْ يَفْرَحُ أَوْ يَخَافُ أَوْ يَحْزَنُ أَوْ يُحِبُّ أُمُورًا دُنْيَوِيَّةً يَقْتُلُهُ ذَلِكَ أَوْ يُمْرِضُهُ أَوْ يَذْهَبُ بِعَقْلِهِ . وَمِنْ عُبَّادِ الصُّوَرِ مَنْ أَمْرَضَهُ الْعِشْقُ أَوْ قَتَلَهُ أَوْ جَنَّنَهُ وَكَذَلِكَ فِي غَيْرِهِ وَلَا يَكُونُ هَذَا إلَّا لِمَنْ وَرَدَ عَلَيْهِ أَمْرٌ ضَعُفَتْ نَفْسُهُ عَنْ دَفْعِهِ بِمَنْزِلَةِ مَا يَرِدُ عَلَى الْبَدَنِ مِنْ الْأَسْبَابِ الَّتِي تُمْرِضُهُ أَوْ تَقْتُلُهُ أَوْ كَانَ أَحَدُهُمْ مَغْلُوبًا عَلَى ذَلِكَ .فَإِذَا كَانَ لَمْ يَصْدُرْ مِنْهُ تَفْرِيطٌ وَلَا عُدْوَانٌ لَمْ يَكُنْ فِيهِ ذَنْبٌ فِيمَا أَصَابَهُ فَلَا وَجْهَ لِلرِّيبَةِ . كَمَنْ سَمِعَ الْقُرْآنَ السَّمَاعَ الشَّرْعِيَّ وَلَمْ يُفَرِّطْ بِتَرْكِ مَا يُوجِبُ لَهُ ذَلِكَ وَكَذَلِكَ مَا يَرِدُ عَلَى الْقُلُوبِ مِمَّا يُسَمُّونَهُ السُّكْرَ وَالْفَنَاءَ وَنَحْوَ ذَلِكَ مِنْ الْأُمُورِ الَّتِي تُغَيِّبُ الْعَقْلَ بِغَيْرِ اخْتِيَارِ صَاحِبِهَا ; فَإِنَّهُ إذَا لَمْ يَكُنْ السَّبَبُ مَحْظُورًا لَمْ يَكُنْ السَّكْرَانُ مَذْمُومًا بَلْ مَعْذُورًا فَإِنَّ السَّكْرَانَ بِلَا تَمْيِيزٍ وَكَذَلِكَ قَدْ يَحْصُلُ ذَلِكَ بِتَنَاوُلِ السَّكَرِ مِنْ الْخَمْرِ وَالْحَشِيشَةِ فَإِنَّهُ يَحْرُمُ بِلَا نِزَاعٍ بَيْنَ الْمُسْلِمِينَ وَمَنْ اسْتَحَلَّ السَّكَرَ مِنْ هَذِهِ الْأُمُورِ فَهُوَ كَافِرٌ وَقَدْ يَحْصُلُ بِسَبَبِ مَحَبَّةِ الصُّوَرِ وَعِشْقِهَا كَمَا قِيلَ :


( سَكْرَانُ : سُكْرُ هَوًى وَسُكْرُ مُدَامَةٍ وَمَتَى إفَاقَةُ مَنْ بِهِ سَكْرَانُ )


هَذَا مَذْمُومٌ لِأَنَّ سَبَبَهُ مَحْظُورٌ وَقَدْ يَحْصُلُ بِسَبَبِ سَمَاعِ الْأَصْوَاتِ الْمُطْرِبَةِ الَّتِي تُورِثُ مِثْلَ هَذَا السُّكْرِ وَهَذَا أَيْضًا مَذْمُومٌ فَإِنَّهُ لَيْسَ لِلرَّجُلِ أَنْ يَسْمَعَ مِنْ الْأَصْوَاتِ الَّتِي لَمْ يُؤْمَرْ بِسَمَاعِهَا مَا يُزِيلُ عَقْلَهُ إذْ إزَالَةُ الْعَقْلِ مُحَرَّمٌ وَمَتَى أَفْضَى إلَيْهِ سَبَبٌ غَيْرُ شَرْعِيٍّ كَانَ مُحَرَّمًا وَمَا يَحْصُلُ فِي ضِمْنِ ذَلِكَ مِنْ لَذَّةٍ قَلْبِيَّةٍ أَوْ رُوحِيَّةٍ وَلَوْ بِأُمُورِ فِيهَا نَوْعٌ مِنْ الْإِيمَانِ فَهِيَ مَغْمُورَةٌ بِمَا يَحْصُلُ مَعَهَا مِنْ زَوَالِ الْعَقْلِ وَلَمْ يَأْذَنْ لَنَا اللَّهُ أَنْ نُمَتِّعَ قُلُوبَنَا وَلَا أَرْوَاحَنَا مِنْ لَذَّاتِ الْإِيمَانِ وَلَا غَيْرِهَا بِمَا يُوجِبُ زَوَالَ عُقُولِنَا ; بِخِلَافِ مَنْ زَالَ عَقْلُهُ بِسَبَبِ مَشْرُوعٍ . أَوْ بِأَمْرِ صَادَفَهُ لَا حِيلَةَ لَهُ فِي دَفْعِهِ .وَقَدْ يَحْصُلُ السُّكْرُ بِسَبَبِ لَا فِعْلَ لِلْعَبْدِ فِيهِ كَسَمَاعِ لَمْ يَقْصِدْهُ يُهَيِّجُ قَاطِنَهُ وَيُحَرِّكُ سَاكِنَهُ وَنَحْوَ ذَلِكَ . وَهَذَا لَا مَلَامَ عَلَيْهِ فِيهِ وَمَا صَدَرَ عَنْهُ فِي حَالِ زَوَالِ عَقْلِهِ فَهُوَ فِيهِ مَعْذُورٌ ; لِأَنَّ الْقَلَمَ مَرْفُوعٌ عَنْ كُلِّ مَنْ زَالَ عَقْلُهُ بِسَبَبِ غَيْرِ مُحَرَّمٍ كَالْمُغْمَى عَلَيْهِ وَالْمَجْنُونِ وَنَحْوِهِمَا


وَمَنْ زَالَ عَقْلُهُ بِالْخَمْرِ. فَهَلْ هُوَ مُكَلَّفٌ حَالَ زَوَالِ عَقْلِهِ؟ فِيهِ قَوْلَانِ مَشْهُورَانِ وَفِي طَلَاقِ مَنْ هَذِهِ حَالُهُ نِزَاعٌ مَشْهُورٌ وَمَنْ زَالَ عَقْلُهُ بِالْبَنْجِ يُلْحَقُ بِهِ كَمَا يَقُولُهُ مَنْ يَقُولُهُ مِنْ أَصْحَابِ الشَّافِعِيِّ وَأَحْمَد وَقِيلَ يُفَرَّقُ بَيْنَهُ وَبَيْنَ الْخَمْرِ؛ لِأَنَّ هَذَا يُشْتَهَى وَهَذَا لَا يُشْتَهَى؛ وَلِهَذَا أَوْجَبَ الْحَدَّ فِي هَذَا دُونَ هَذَا وَهَذَا هُوَ الْمَنْصُوصُ عَنْ أَحْمَد وَمَذْهَبِ أَبِي حَنِيفَةَ. وَمِنْ هَؤُلَاءِ مَنْ يَقْوَى عَلَيْهِ الْوَارِدُ حَتَّى يَصِيرَ مَجْنُونًا إمَّا بِسَبَبِ خَلْطٍ يَغْلِبُ عَلَيْهِ وَإِمَّا بِغَيْرِ ذَلِكَ وَمِنْ هَؤُلَاءِ عُقَلَاءُ الْمَجَانِينِ الَّذِينَ يُعَدُّونَ فِي النُّسَّاكِ وَقَدْ يُسَمَّوْنَ الْمُوَلَّهِينَ. قَالَ فِيهِمْ بَعْضُ الْعُلَمَاءِ: هَؤُلَاءِ قَوْمٌ أَعْطَاهُمْ اللَّهُ عُقُولًا وَأَحْوَالًا؛ فَسَلَبَ عُقُولَهُمْ وَأَسْقَطَ مَا فَرَضَ بِمَا سَلَبَ. فَهَذِهِ الْأَحْوَالُ الَّتِي يَقْتَرِنُ بِهَا الْغَشْيُ أَوْ الْمَوْتُ أَوْ الْجُنُونُ أَوْ السُّكْرُ أَوْ الْفَنَاءُ حَتَّى لَا يَشْعُرَ بِنَفْسِهِ وَنَحْوِ ذَلِكَ إذَا كَانَتْ أَسْبَابُهَا مَشْرُوعَةً وَصَاحِبُهَا صَادِقًا عَاجِزًا عَنْ دَفْعِهَا كَانَ مَحْمُودًا عَلَى مَا فَعَلَهُ مِنْ الْخَيْرِ وَمَا نَالَهُ مِنْ الْإِيمَانِ مَعْذُورًا فِيمَا عَجَزَ عَنْهُ وَأَصَابَهُ بِغَيْرِ اخْتِيَارِهِ وَهُمْ أَكْمَلُ مِمَّنْ لَمْ يَبْلُغْ مَنْزِلَتَهُمْ لِنَقْصِ إيمَانِهِمْ وَقَسْوَةِ قُلُوبِهِمْ وَنَحْوِ ذَلِكَ مِنْ الْأَسْبَابِ الَّتِي تَتَضَمَّنُ تَرْكَ مَا يُحِبُّهُ اللَّهُ أَوْ فِعْلَ مَا يَكْرَهُهُ اللَّهُ. وَلَكِنْ مَنْ لَمْ يَزُلْ عَقْلُهُ مَعَ أَنَّهُ قَدْ حَصَلَ لَهُ مِنْ الْإِيمَانِ مَا حَصَلَ لَهُمْ أَوْ مِثْلُهُ أَوْ أَكْمَلُ مِنْهُ فَهُوَ أَفْضَلُ مِنْهُمْ. وَهَذِهِ حَالُ الصَّحَابَةِ رَضِيَ اللَّهُ عَنْهُمْ وَهُوَ حَالُ نَبِيِّنَا صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ فَإِنَّهُ أُسْرِيَ بِهِ إلَى السَّمَاءِ وَأَرَاهُ اللَّهُ مَا أَرَاهُ وَأَصْبَحَ كَبَائِتِ لَمْ يَتَغَيَّرْ عَلَيْهِ حَالُهُ فَحَالُهُ أَفْضَلُ مِنْ حَالِ مُوسَى صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ الَّذِي خَرَّ صَعِقًا لَمَّا تَجَلَّى رَبُّهُ لِلْجَبَلِ وَحَالُ مُوسَى حَالٌ جَلِيلَةٌ عَلِيَّةٌ فَاضِلَةٌ: لَكِنَّ حَالَ مُحَمَّدٍ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ أَكْمَلُ وَأَعْلَى وَأَفْضَلُ.


وَالْمَقْصُودُ: أَنَّ هَذِهِ الْأُمُورَ الَّتِي فِيهَا زِيَادَةٌ فِي الْعِبَادَةِ وَالْأَحْوَالِ خَرَجَتْ مِنْ الْبَصْرَةِ وَذَلِكَ لِشِدَّةِ الْخَوْفِ فَإِنَّ الَّذِي يَذْكُرُونَهُ مِنْ خَوْفِ عَتَبَةِ الْغُلَامِ وَعَطَاءِ السُّلَيْمِيِّ وَأَمْثَالِهِمَا أَمْرٌ عَظِيمٌ. وَلَا رَيْبَ أَنَّ حَالَهُمْ أَكْمَلُ وَأَفْضَلُ مِمَّنْ لَمْ يَكُنْ عِنْدَهُ مِنْ خَشْيَةِ اللَّهِ مَا قَابَلَهُمْ أَوْ تَفَضَّلَ عَلَيْهِمْ. وَمَنْ خَافَ اللَّهَ خَوْفًا مُقْتَصِدًا يَدْعُوهُ إلَى فِعْلِ مَا يُحِبُّهُ اللَّهُ وَتَرْكِ مَا يَكْرَهُهُ اللَّهُ مِنْ غَيْرِ هَذِهِ الزِّيَادَةِ فَحَالُهُ أَكْمَلُ وَأَفْضَلُ مِنْ حَالِ هَؤُلَاءِ وَهُوَ حَالُ الصَّحَابَةِ رَضِيَ اللَّهُ عَنْهُمْ وَقَدْ رُوِيَ: أَنَّ عَطَاءً السُّلَيْمِيَّ - رَضِيَ اللَّهُ عَنْهُ - رُئِيَ بَعْدَ مَوْتِهِ فَقِيلَ لَهُ: مَا فَعَلَ اللَّهُ بِك؟ فَقَالَ: قَالَ لِي: يَا عَطَاءُ أَمَا اسْتَحْيَتْ مِنِّي أَنْ تَخَافَنِي كُلَّ هَذَا أَمَا بَلَغَك أَنِّي غَفُورٌ رَحِيمٌ.وَكَذَلِكَ مَا يُذْكَرُ عَنْ أَمْثَالِ هَؤُلَاءِ مِنْ الْأَحْوَالِ مِنْ الزُّهْدِ وَالْوَرَعِ وَالْعِبَادَةِ وَأَمْثَالِ ذَلِكَ قَدْ يُنْقَلُ فِيهَا مِنْ الزِّيَادَةِ عَلَى حَالِ الصَّحَابَةِ رَضِيَ اللَّهُ عَنْهُمْ وَعَلَى مَا سَنَّهُ الرَّسُولُ أُمُورٌ تُوجِبُ أَنْ يَصِيرَ النَّاسُ طَرَفَيْنِ. قَوْمٌ يَذُمُّونَ هَؤُلَاءِ وينتقصونهم وَرُبَّمَا أَسْرَفُوا فِي ذَلِكَ.وَقَوْمٌ يَغْلُونَ فِيهِمْ وَيَجْعَلُونَ هَذَا الطَّرِيقَ مِنْ أَكْمَلِ الطُّرُقِ وَأَعْلَاهَا. وَالتَّحْقِيقُ أَنَّهُمْ فِي هَذِهِ الْعِبَادَاتِ وَالْأَحْوَالِ مُجْتَهِدُونَ كَمَا كَانَ جِيرَانُهُمْ مِنْ أَهْلِ الْكُوفَةِ مُجْتَهِدِينَ فِي مَسَائِلِ الْقَضَاءِ وَالْإِمَارَةِ وَنَحْوِ ذَلِكَ. وَخَرَجَ فِيهِمْ الرَّأْيُ الَّذِي فِيهِ مِنْ مُخَالَفَةِ السُّنَّةِ مَا أَنْكَرَهُ جُمْهُورُ النَّاسِ. وَخِيَارُ النَّاسِ مِنْ " أَهْلِ الْفِقْهِ وَالرَّأْيِ " فِي أُولَئِكَ الْكُوفِيِّينَ عَلَى طَرَفَيْنِ. قَوْمٌ يَذُمُّونَهُمْ وَيُسْرِفُونَ فِي ذَمِّهِمْ. وَقَوْمٌ يَغْلُونَ فِي تَعْظِيمِهِمْ وَيَجْعَلُونَهُمْ أَعْلَمَ بِالْفِقْهِ مِنْ غَيْرِهِمْ وَرُبَّمَا فَضَّلُوهُمْ عَلَى الصَّحَابَةِ. كَمَا أَنَّ الْغُلَاةَ فِي أُولَئِكَ الْعِبَادِ قَدْ يُفَضِّلُونَهُمْ عَلَى الصَّحَابَةِ وَهَذَا بَابٌ يَفْتَرِقُ فِيهِ النَّاسُ.وَالتَّحْقِيقُ أَنَّهُمْ فِي هَذِهِ الْعِبَادَاتِ وَالْأَحْوَالِ مُجْتَهِدُونَ كَمَا كَانَ جِيرَانُهُمْ مِنْ أَهْلِ الْكُوفَةِ مُجْتَهِدِينَ فِي مَسَائِلِ الْقَضَاءِ وَالْإِمَارَةِ وَنَحْوِ ذَلِكَ. وَخَرَجَ فِيهِمْ الرَّأْيُ الَّذِي فِيهِ مِنْ مُخَالَفَةِ السُّنَّةِ مَا أَنْكَرَهُ جُمْهُورُ النَّاسِ. وَخِيَارُ النَّاسِ مِنْ " أَهْلِ الْفِقْهِ وَالرَّأْيِ " فِي أُولَئِكَ الْكُوفِيِّينَ عَلَى طَرَفَيْنِ. قَوْمٌ يَذُمُّونَهُمْ وَيُسْرِفُونَ فِي ذَمِّهِمْ. وَقَوْمٌ يَغْلُونَ فِي تَعْظِيمِهِمْ وَيَجْعَلُونَهُمْ أَعْلَمَ بِالْفِقْهِ مِنْ غَيْرِهِمْ وَرُبَّمَا فَضَّلُوهُمْ عَلَى الصَّحَابَةِ. كَمَا أَنَّ الْغُلَاةَ فِي أُولَئِكَ الْعِبَادِ قَدْ يُفَضِّلُونَهُمْ عَلَى الصَّحَابَةِ وَهَذَا بَابٌ يَفْتَرِقُ فِيهِ النَّاسُ.


وَالصَّوَابُ: لِلْمُسْلِمِ أَنْ يَعْلَمَ أَنَّ خَيْرَ الْكَلَامِ كَلَامُ اللَّهِ وَخَيْرَ الْهَدْيِ هَدْيُ مُحَمَّدٍ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ وَخَيْرَ الْقُرُونِ الْقَرْنُ الَّذِي بُعِثَ فِيهِمْ وَأَنَّ أَفْضَلَ الطُّرُقِ وَالسُّبُلِ إلَى اللَّهِ مَا كَانَ عَلَيْهِ هُوَ وَأَصْحَابُهُ وَيُعْلَمُ مِنْ ذَلِكَ أَنَّ عَلَى الْمُؤْمِنِينَ أَنْ يَتَّقُوا اللَّهَ بِحَسَبِ اجْتِهَادِهِمْ وَوُسْعِهِمْ كَمَا قَالَ اللَّهُ تَعَالَى: {فَاتَّقُوا اللَّهَ مَا اسْتَطَعْتُمْ} وَقَالَ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ: {إذَا أَمَرْتُكُمْ بِأَمْرِ فَأْتُوا مِنْهُ مَا اسْتَطَعْتُمْ} وَقَالَ: {لَا يُكَلِّفُ اللَّهُ نَفْسًا إلَّا وُسْعَهَا} .وَإِنَّ كَثِيرًا مِنْ الْمُؤْمِنِينَ - الْمُتَّقِينَ أَوْلِيَاءُ اللَّهِ - قَدْ لَا يَحْصُلُ لَهُمْ مِنْ كَمَالِ الْعِلْمِ وَالْإِيمَانِ مَا حَصَلَ لِلصَّحَابَةِ فَيَتَّقِي اللَّهَ مَا اسْتَطَاعَ وَيُطِيعُهُ بِحَسَبِ اجْتِهَادِهِ فَلَا بُدَّ أَنْ يَصْدُرَ مِنْهُ خَطَأٌ إمَّا فِي عُلُومِهِ وَأَقْوَالِهِ وَإِمَّا فِي أَعْمَالِهِ وَأَحْوَالِهِ وَيُثَابُونَ عَلَى طَاعَتِهِمْ وَيَغْفِرُ لَهُمْ خَطَايَاهُمْ؛ فَإِنَّ اللَّهَ تَعَالَى قَالَ: {آمَنَ الرَّسُولُ بِمَا أُنْزِلَ إلَيْهِ مِنْ رَبِّهِ وَالْمُؤْمِنُونَ كُلٌّ آمَنَ بِاللَّهِ وَمَلَائِكَتِهِ وَكُتُبِهِ وَرُسُلِهِ لَا نُفَرِّقُ بَيْنَ أَحَدٍ مِنْ رُسُلِهِ وَقَالُوا سَمِعْنَا وَأَطَعْنَا غُفْرَانَكَ رَبَّنَا وَإِلَيْكَ الْمَصِيرُ} - إلَى قَوْلِهِ - {رَبَّنَا لَا تُؤَاخِذْنَا إنْ نَسِينَا أَوْ أَخْطَأْنَا} قَالَ اللَّهُ تَعَالَى: قَدْ فَعَلْت.


فَمَنْ جَعَلَ طَرِيقَ أَحَدٍ مِنْ الْعُلَمَاءِ وَالْفُقَهَاءِ أَوْ طَرِيقَ أَحَدٍ مِنْ الْعُبَّادِ وَالنُّسَّاكِ أَفْضَلَ مِنْ طَرِيقِ الصَّحَابَةِ فَهُوَ مُخْطِئٌ ضَالٌّ مُبْتَدِعٌ وَمَنْ جَعَلَ كُلَّ مُجْتَهِدٍ فِي طَاعَةٍ أَخْطَأَ فِي بَعْضِ الْأُمُورِ مَذْمُومًا مَعِيبًا مَمْقُوتًا فَهُوَ مُخْطِئٌ ضَالٌّ مُبْتَدِعٌ. ثُمَّ النَّاسُ فِي الْحُبِّ وَالْبُغْضِ وَالْمُوَالَاةِ وَالْمُعَادَاةِ هُمْ أَيْضًا مُجْتَهِدُونَ يُصِيبُونَ تَارَةً وَيُخْطِئُونَ تَارَةً وَكَثِيرٌ مِنْ النَّاسِ إذَا عَلِمَ مِنْ الرَّجُلِ مَا يُحِبُّهُ أَحَبَّ الرَّجُلَ مُطْلَقًا وَأَعْرَضَ عَنْ سَيِّئَاتِهِ وَإِذَا عَلِمَ مِنْهُ مَا يُبْغِضُهُ أَبْغَضَهُ مُطْلَقًا وَأَعْرَضَ عَنْ حَسَنَاتِهِ مُحَاطٌ؟ وَحَالُ مَنْ يَقُولُ بالتحافظ؟ وَهَذَا مِنْ أَقْوَالِ أَهْلِ الْبِدَعِ وَالْخَوَارِجِ وَالْمُعْتَزِلَةِ وَالْمُرْجِئَةِ .وَأَهْلُ السُّنَّةِ وَالْجَمَاعَةِ يَقُولُونَ مَا دَلَّ عَلَيْهِ الْكِتَابُ وَالسُّنَّةُ وَالْإِجْمَاعُ وَهُوَ أَنَّ الْمُؤْمِنَ يَسْتَحِقُّ وَعْدَ اللَّهِ وَفَضْلُهُ الثَّوَابُ عَلَى حَسَنَاتِهِ وَيَسْتَحِقُّ الْعِقَابَ عَلَى سَيِّئَاتِهِ وَإِنَّ الشَّخْصَ الْوَاحِدَ يَجْتَمِعُ فِيهِ مَا يُثَابُ عَلَيْهِ وَمَا يُعَاقَبُ عَلَيْهِ وَمَا يُحْمَدُ عَلَيْهِ وَمَا يُذَمُّ عَلَيْهِ وَمَا يُحَبُّ مِنْهُ وَمَا يُبْغَضُ مِنْهُ فَهَذَا هَذَا. وَإِذَا عُرِفَ أَنَّ مَنْشَأَ " التَّصَوُّفِ " كَانَ مِنْ الْبَصْرَةِ وَأَنَّهُ كَانَ فِيهَا مَنْ يَسْلُكُ طَرِيقَ الْعِبَادَةِ وَالزُّهْدِ مِمَّا لَهُ فِيهِ اجْتِهَادٌ كَمَا كَانَ فِي الْكُوفَةِ مَنْ يَسْلُكُ مِنْ طَرِيقِ الْفِقْهِ وَالْعِلْمِ مَا لَهُ فِيهِ اجْتِهَادٌ


وَهَؤُلَاءِ نُسِبُوا إلَى اللُّبْسَةِ الظَّاهِرَةِ وَهِيَ لِبَاسُ الصُّوفِ. فَقِيلَ فِي أَحَدِهِمْ: " صُوفِيٌّ " وَلَيْسَ طَرِيقُهُمْ مُقَيَّدًا بِلِبَاسِ الصُّوفِ وَلَا هُمْ أَوْجَبُوا ذَلِكَ وَلَا عَلَّقُوا الْأَمْرَ بِهِ لَكِنْ أُضِيفُوا إلَيْهِ لِكَوْنِهِ ظَاهِرَ الْحَالِ. ثُمَّ " التَّصَوُّفُ " عِنْدَهُمْ لَهُ حَقَائِقُ وَأَحْوَالٌ مَعْرُوفَةٌ قَدْ تَكَلَّمُوا فِي حُدُودِهِ وَسِيرَتِهِ وَأَخْلَاقِهِ كَقَوْلِ بَعْضِهِمْ: " الصُّوفِيُّ " مَنْ صَفَا مِنْ الْكَدَرِ وَامْتَلَأَ مِنْ الْفِكْرِ وَاسْتَوَى عِنْدَهُ الذَّهَبُ وَالْحَجَرُ. التَّصَوُّفُ كِتْمَانُ الْمَعَانِي وَتَرْكُ الدَّعَاوَى. وَأَشْبَاهُ ذَلِكَ: وَهُمْ يَسِيرُونَ بِالصُّوفِيِّ إلَى مَعْنَى الصِّدِّيقِ وَأَفْضَلُ الْخَلْقِ بَعْدَ الْأَنْبِيَاءِ الصِّدِّيقُونَ. كَمَا قَالَ اللَّهُ تَعَالَى: {فَأُولَئِكَ مَعَ الَّذِينَ أَنْعَمَ اللَّهُ عَلَيْهِمْ مِنَ النَّبِيِّينَ وَالصِّدِّيقِينَ وَالشُّهَدَاءِ وَالصَّالِحِينَ وَحَسُنَ أُولَئِكَ رَفِيقًا} وَلِهَذَا لَيْسَ عِنْدَهُمْ بَعْدَ الْأَنْبِيَاءِ أَفْضَلُ مِنْ الصُّوفِيِّ؛


لَكِنْ هُوَ فِي الْحَقِيقَةِ نَوْعٌ مِنْ الصِّدِّيقِينَ فَهُوَ الصِّدِّيقُ الَّذِي اخْتَصَّ بِالزُّهْدِ وَالْعِبَادَةِ عَلَى الْوَجْهِ الَّذِي اجْتَهَدُوا فِيهِ فَكَانَ الصِّدِّيقُ مِنْ أَهْلِ هَذِهِ الطَّرِيقِ كَمَا يُقَالُ: صِدِّيقُو الْعُلَمَاءِ وَصِدِّيقُو الْأُمَرَاءِ فَهُوَ أَخَصُّ مِنْ الصِّدِّيقِ الْمُطْلَقِ وَدُونَ الصِّدِّيقِ الْكَامِلِ الصديقية مِنْ الصَّحَابَةِ وَالتَّابِعِينَ وَتَابِعِيهِمْ. فَإِذَا قِيلَ عَنْ أُولَئِكَ الزُّهَّادِ وَالْعُبَّادِ مِنْ الْبَصْرِيِّينَ: إنَّهُمْ صِدِّيقُونَ فَهُوَ كَمَا يُقَالُ عَنْ أَئِمَّةِ الْفُقَهَاءِ مِنْ أَهْلِ الْكُوفَةِ إنَّهُمْ صِدِّيقُونَ أَيْضًا كُلٌّ بِحَسَبِ الطَّرِيقِ الَّذِي سَلَكَهُ مِنْ طَاعَةِ اللَّهِ وَرَسُولِهِ بِحَسَبِ اجْتِهَادِهِ وَقَدْ يَكُونُونَ مِنْ أَجْلِ الصِّدِّيقِينَ بِحَسَبِ زَمَانِهِمْ فَهُمْ مِنْ أَكْمَلِ صِدِّيقِي زَمَانِهِمْ وَالصِّدِّيقُ فِي الْعَصْرِ الْأَوَّلِ أَكْمَلُ مِنْهُمْ وَالصِّدِّيقُونَ دَرَجَاتٌ وَأَنْوَاعٌ؛ وَلِهَذَا يُوجَدُ لِكُلِّ مِنْهُمْ صِنْفٌ مِنْ الْأَحْوَالِ وَالْعِبَادَاتِ حَقَّقَهُ وَأَحْكَمَهُ وَغَلَبَ عَلَيْهِ وَإِنْ كَانَ غَيْرُهُ فِي غَيْرِ ذَلِكَ الصِّنْفِ أَكْمَلَ مِنْهُ وَأَفْضَلَ مِنْهُ.


وَلِأَجْلِ مَا وَقَعَ فِي كَثِيرٍ مِنْهُمْ مِنْ الِاجْتِهَادِ وَالتَّنَازُعِ فِيهِ تَنَازَعَ النَّاسُ فِي طَرِيقِهِمْ؛ فَطَائِفَةٌ ذَمَّتْ " الصُّوفِيَّةَ وَالتَّصَوُّفَ ". وَقَالُوا: إنَّهُمْ مُبْتَدِعُونَ خَارِجُونَ عَنْ السُّنَّةِ وَنُقِلَ عَنْ طَائِفَةٍ مِنْ الْأَئِمَّةِ فِي ذَلِكَ مِنْ الْكَلَامِ مَا هُوَ مَعْرُوفٌ وَتَبِعَهُمْ عَلَى ذَلِكَ طَوَائِفُ مِنْ أَهْلِ الْفِقْهِ وَالْكَلَامِ. وَطَائِفَةٌ غَلَتْ فِيهِمْ وَادَّعَوْا أَنَّهُمْ أَفْضَلُ الْخَلْقِ وَأَكْمَلُهُمْ بَعْدَ الْأَنْبِيَاءِ وَكِلَا طَرَفَيْ هَذِهِ الْأُمُورِ ذَمِيمٌ. وَ الصَّوَابُ أَنَّهُمْ مُجْتَهِدُونَ فِي طَاعَةِ اللَّهِ كَمَا اجْتَهَدَ غَيْرُهُمْ مِنْ أَهْلِ طَاعَةِ اللَّهِ فَفِيهِمْ السَّابِقُ الْمُقَرَّبُ بِحَسَبِ اجْتِهَادِهِ وَفِيهِمْ الْمُقْتَصِدُ الَّذِي هُوَ مِنْ أَهْلِ الْيَمِينِ وَفِي كُلٍّ مِنْ الصِّنْفَيْنِ مَنْ قَدْ يَجْتَهِدُ فَيُخْطِئُ وَفِيهِمْ مَنْ يُذْنِبُ فَيَتُوبُ أَوْ لَا يَتُوبُ.


وَمِنْ الْمُنْتَسِبِينَ إلَيْهِمْ مَنْ هُوَ ظَالِمٌ لِنَفْسِهِ عَاصٍ لِرَبِّهِ. وَقَدْ انْتَسَبَ إلَيْهِمْ طَوَائِفُ مِنْ أَهْلِ الْبِدَعِ وَالزَّنْدَقَةِ؛ وَلَكِنْ عِنْدَ الْمُحَقِّقِينَ مِنْ أَهْلِ التَّصَوُّفِ لَيْسُوا مِنْهُمْ: كَالْحَلَّاجِ مَثَلًا؛ فَإِنَّ أَكْثَرَ مَشَايِخِ الطَّرِيقِ أَنْكَرُوهُ وَأَخْرَجُوهُ عَنْ الطَّرِيقِ. مِثْلُ: الْجُنَيْد بْنِ مُحَمَّدٍ سَيِّدِ الطَّائِفَةِ وَغَيْرِهِ. كَمَا ذَكَرَ ذَلِكَ الشَّيْخُ أَبُو عَبْدِ الرَّحْمَنِ السُّلَمِي؛ فِي " طَبَقَاتِ الصُّوفِيَّةِ " وَذَكَرَهُ الْحَافِظُ أَبُو بَكْرٍ الْخَطِيبُ فِي تَارِيخِ بَغْدَادَ. فَهَذَا أَصْلُ التَّصَوُّفِ. ثُمَّ إنَّهُ بَعْدَ ذَلِكَ تَشَعَّبَ وَتَنَوَّعَ وَصَارَتْ الصُّوفِيَّةُ " ثَلَاثَةَ أَصْنَافٍ " صُوفِيَّةُ الْحَقَائِقِ وَصُوفِيَّةُ الْأَرْزَاقِ وَصُوفِيَّةُ الرَّسْمِ. فَأَمَّا " صُوفِيَّةُ الْحَقَائِقِ ": فَهُمْ الَّذِينَ وَصَفْنَاهُمْ. وَأَمَّا " صُوفِيَّةُ الْأَرْزَاقِ " فَهُمْ الَّذِينَ وُقِفَتْ عَلَيْهِمْ الْوُقُوفُ. كالخوانك فَلَا يُشْتَرَطُ فِي هَؤُلَاءِ أَنْ يَكُونُوا مِنْ أَهْلِ الْحَقَائِقِ. فَإِنَّ هَذَا عَزِيزٌ وَأَكْثَرُ أَهْلِ الْحَقَائِقِ لَا يَتَّصِفُونَ بِلُزُومِ الخوانك؛ وَلَكِنْ يُشْتَرَطُ فِيهِمْ ثَلَاثَةُ شُرُوط:


أَحَدُهَا الْعَدَالَةُ الشَّرْعِيَّةُ بِحَيْثُ يُؤَدُّونَ الْفَرَائِضَ وَيَجْتَنِبُونَ الْمَحَارِمَ.


وَالثَّانِي التَّأَدُّبُ بِآدَابِ أَهْلِ الطَّرِيقِ وَهِيَ الْآدَابُ الشَّرْعِيَّةُ فِي غَالِبِ الْأَوْقَاتِ وَأَمَّا الْآدَابُ الْبِدْعِيَّةُ الْوَضْعِيَّةُ فَلَا يُلْتَفَتُ إلَيْهَا.


وَالثَّالِثُ أَنْ لَا يَكُونَ أَحَدُهُمْ مُتَمَسِّكًا بِفُضُولِ الدُّنْيَا فَأَمَّا مَنْ كَانَ جَمَّاعًا لِلْمَالِ أَوْ كَانَ غَيْرَ مُتَخَلِّقٍ بِالْأَخْلَاقِ الْمَحْمُودَةِ وَلَا يَتَأَدَّبُ بِالْآدَابِ الشَّرْعِيَّةِ أَوْ كَانَ فَاسِقًا فَإِنَّهُ لَا يَسْتَحِقُّ ذَلِكَ.


وَأَمَّا " صُوفِيَّةُ الرَّسْمِ فَهُمْ الْمُقْتَصِرُونَ عَلَى النِّسْبَةِ فَهَمُّهُمْ فِي اللِّبَاسِ وَالْآدَابِ الْوَضْعِيَّةِ وَنَحْوِ ذَلِكَ فَهَؤُلَاءِ فِي الصُّوفِيَّةِ بِمَنْزِلَةِ الَّذِي يَقْتَصِرُ عَلَى زِيِّ أَهْلِ الْعِلْمِ وَأَهْلِ الْجِهَادِ وَنَوْعٌ مَا مِنْ أَقْوَالِهِمْ وَأَعْمَالِهِمْ بِحَيْثُ يَظُنُّ الْجَاهِلُ حَقِيقَةَ أَمْرِهِ أَنَّهُ مِنْهُمْ وَلَيْسَ مِنْهُمْ.


وَأَمَّا اسْمُ " الْفَقِيرِ " فَإِنَّهُ مَوْجُودٌ فِي كِتَابِ اللَّهِ وَسُنَّةِ رَسُولِهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ لَكِنَّ الْمُرَادَ بِهِ فِي الْكِتَابِ وَالسُّنَّةِ الْفَقِيرُ الْمُضَادُّ لِلْغِنَى. كَمَا قَالَ النَّبِيُّ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ. " وَالْفُقَرَاءُ وَالْفَقْرُ " أَنْوَاعٌ: فَمِنْهُ الْمُسَوِّغُ لِأَخْذِ الزَّكَاةِ. وَضِدُّهُ الْغِنَى الْمَانِعُ لِأَخْذِ الزَّكَاةِ كَمَا قَالَ النَّبِيُّ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ {لَا تَحِلُّ الصَّدَقَةُ لِغَنِيِّ وَلَا لِقَوِيِّ مُكْتَسِبٍ} وَالْغِنَى الْمُوجِبُ لِلزَّكَاةِ غَيْرُ هَذَا عِنْدَ جُمْهُورِ الْعُلَمَاءِ. كَمَالِكِ وَالشَّافِعِيِّ وَأَحْمَد.


وَهُوَ مِلْكُ النِّصَابِ وَعِنْدَهُمْ قَدْ تَجِبُ عَلَى الرَّجُلِ الزَّكَاةُ وَيُبَاحُ لَهُ أَخْذُ الزَّكَاةِ خِلَافًا لِأَبِي حَنِيفَةَ. وَاَللَّهُ سُبْحَانَهُ قَدْ ذَكَرَ الْفُقَرَاءَ فِي مَوَاضِعَ؛ لَكِنْ ذَكَرَ اللَّهُ الْفُقَرَاءَ الْمُسْتَحِقِّينَ لِلزَّكَاةِ فِي آيَةٍ وَالْفُقَرَاءَ الْمُسْتَحِقِّينَ لِلْفَيْءِ فِي آيَةٍ. فَقَالَ فِي الْأُولَى: {إنْ تُبْدُوا الصَّدَقَاتِ فَنِعِمَّا هِيَ وَإِنْ تُخْفُوهَا وَتُؤْتُوهَا الْفُقَرَاءَ فَهُوَ خَيْرٌ لَكُمْ} - إلَى قَوْلِهِ - {لِلْفُقَرَاءِ الَّذِينَ أُحْصِرُوا فِي سَبِيلِ اللَّهِ يَسْتَطِيعُونَ ضَرْبًا فِي الْأَرْضِ يَحْسَبُهُمُ الْجَاهِلُ أَغْنِيَاءَ مِنَ التَّعَفُّفِ تَعْرِفُهُمْ بِسِيمَاهُمْ لَا يَسْأَلُونَ النَّاسَ إلْحَافًا} . وَقَالَ فِي الثَّانِيَةِ: {مَا أَفَاءَ اللَّهُ عَلَى رَسُولِهِ مِنْ أَهْلِ الْقُرَى} - الْآيَةَ إلَى قَوْلِهِ - {لِلْفُقَرَاءِ الْمُهَاجِرِينَ الَّذِينَ أُخْرِجُوا مِنْ دِيارِهِمْ وَأَمْوَالِهِمْ يَبْتَغُونَ فَضْلًا مِنَ اللَّهِ وَرِضْوَانًا وَيَنْصُرُونَ اللَّهَ وَرَسُولَهُ أُولَئِكَ هُمُ الصَّادِقُونَ} .


وَهَؤُلَاءِ " الْفُقَرَاءُ " قَدْ يَكُونُ فِيهِمْ مَنْ هُوَ أَفْضَلُ مِنْ كَثِيرٍ مِنْ الْأَغْنِيَاءِ وَقَدْ يَكُونُ مِنْ الْأَغْنِيَاءِ مَنْ هُوَ أَفْضَلُ مِنْ كَثِيرٍ مِنْهُمْ. وَقَدْ تَنَازَعَ النَّاسُ أَيُّمَا أَفْضَلُ: الْفَقِيرُ الصَّابِرُ أَوْ الْغَنِيُّ الشَّاكِرُ؟ وَالصَّحِيحُ: أَنَّ أَفْضَلَهُمَا أَتْقَاهُمَا؛ فَإِنْ اسْتَوَيَا فِي التَّقْوَى اسْتَوَيَا فِي الدَّرَجَةِ كَمَا قَدْ بَيَّنَّاهُ فِي غَيْرِ هَذَا الْمَوْضِعِ فَإِنَّ الْفُقَرَاءَ يَسْبِقُونَ الْأَغْنِيَاءَ إلَى الْجَنَّةِ لِأَنَّهُ لَا حِسَابَ عَلَيْهِمْ. ثُمَّ الْأَغْنِيَاءُ يُحَاسَبُونَ فَمَنْ كَانَتْ حَسَنَاتُهُ أَرْجَحَ مِنْ حَسَنَاتِ فَقِيرٍ كَانَتْ دَرَجَتُهُ فِي الْجَنَّةِ أَعْلَى وَإِنْ تَأَخَّرَ عَنْهُ فِي الدُّخُولِ. وَمَنْ كَانَتْ حَسَنَاتُهُ دُونَ حَسَنَاتِهِ كَانَتْ دَرَجَتُهُ دُونَهُ؛ لَكِنْ لَمَّا كَانَ جِنْسُ الزُّهْدِ فِي الْفُقَرَاءِ أَغْلَبَ صَارَ الْفَقْرُ فِي اصْطِلَاحِ كَثِيرٍ مِنْ النَّاسِ عِبَارَةً عَنْ طَرِيقِ الزُّهْدِ وَهُوَ مِنْ جِنْسِ التَّصَوُّفِ. فَإِذَا قِيلَ: هَذَا فِيهِ فَقْرٌ أَوْ مَا فِيهِ فَقْرٌ لَمْ يَرِدْ بِهِ عَدَمُ الْمَالِ وَلَكِنْ يُرَادُ بِهِ مَا يُرَادُ بِاسْمِ الصُّوفِيِّ مِنْ الْمَعَارِفِ وَالْأَحْوَالِ وَالْأَخْلَاقِ وَالْآدَابِ وَنَحْوِ ذَلِكَ.


وَعَلَى هَذَا الِاصْطِلَاحِ قَدْ تَنَازَعُوا أَيُّمَا أَفْضَلُ: الْفَقِيرُ أَوْ الصُّوفِيُّ؟ فَذَهَبَ طَائِفَةٌ إلَى تَرْجِيحِ الصُّوفِيِّ كَأَبِي جَعْفَرٍ السهروردي وَنَحْوِهِ وَذَهَبَ طَائِفَةٌ إلَى تَرْجِيحِ الْفَقِيرِ - كَطَوَائِفَ كَثِيرِينَ - وَرُبَّمَا يَخْتَصُّ هَؤُلَاءِ بِالزَّوَايَا وَهَؤُلَاءِ بالخوانك وَنَحْوِ ذَلِكَ وَأَكْثَرُ النَّاسِ قَدْ رَجَّحُوا الْفَقِيرَ. وَالتَّحْقِيقُ أَنَّ أَفْضَلَهُمَا أَتْقَاهُمَا فَإِنْ كَانَ الصُّوفِيُّ أَتْقَى لِلَّهِ كَانَ أَفْضَلَ مِنْهُ وَهُوَ أَنْ يَكُونَ أَعْمَلَ بِمَا يُحِبُّهُ اللَّهُ وَأَتْرَكَ لِمَا لَا يُحِبُّهُ فَهُوَ أَفْضَلُ مِنْ الْفَقِيرِ وَإِنْ كَانَ الْفَقِيرُ أَعْمَلُ بِمَا يُحِبُّهُ اللَّهُ وَأَتْرَكَ لِمَا لَا يُحِبُّهُ كَانَ أَفْضَلَ مِنْهُ فَإِنْ اسْتَوَيَا فِي فِعْلِ الْمَحْبُوبِ وَتَرْكِ غَيْرِ الْمَحْبُوبِ اسْتَوَيَا فِي الدَّرَجَةِ.


وَ " أَوْلِيَاءُ اللَّهِ " هُمْ الْمُؤْمِنُونَ الْمُتَّقُونَ سَوَاءٌ سُمِّيَ أَحَدُهُمْ فَقِيرًا أَوْ صُوفِيًّا أَوْ فَقِيهًا أَوْ عَالِمًا أَوْ تَاجِرًا أَوْ جُنْدِيًّا أَوْ صَانِعًا أَوْ أَمِيرًا أَوْ حَاكِمًا أَوْ غَيْرَ ذَلِكَ. قَالَ اللَّهُ تَعَالَى: {أَلَا إنَّ أَوْلِيَاءَ اللَّهِ لَا خَوْفٌ عَلَيْهِمْ وَلَا هُمْ يَحْزَنُونَ الَّذِينَ آمَنُوا وَكَانُوا يَتَّقُونَ} وَفِي صَحِيحِ الْبُخَارِيِّ عَنْ أَبِي هُرَيْرَةَ عَنْ النَّبِيِّ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ قَالَ: {يَقُولُ اللَّهُ تَعَالَى: مَنْ عَادَى لِي وَلِيًّا فَقَدْ بَارَزَنِي بِالْمُحَارَبَةِ وَمَا تَقَرَّبَ إلَيَّ عَبْدِي بِمِثْلِ أَدَاءِ مَا افْتَرَضْت عَلَيْهِ وَلَا يَزَالُ عَبْدِي يَتَقَرَّبُ إلَيَّ بِالنَّوَافِلِ حَتَّى أُحِبَّهُ؛ فَإِذَا أَحْبَبْته كُنْت سَمْعَهُ الَّذِي يَسْمَعُ بِهِ وَبَصَرَهُ الَّذِي يُبْصِرُ بِهِ وَيَدَهُ الَّتِي يَبْطِشُ بِهَا وَرِجْلَهُ الَّتِي يَمْشِي بِهَا فَبِي يَسْمَعُ وَبِي يُبْصِرُ وَبِي يَبْطِشُ وَبِي يَمْشِي وَلَئِنْ سَأَلَنِي لَأُعْطِيَنهُ وَلَئِنْ اسْتَعَاذَنِي لَأُعِيذَنهُ وَمَا تَرَدَّدْت عَنْ شَيْءٍ أَنَا فَاعِلُهُ تَرَدُّدِي عَنْ قَبْضِ نَفْسِ عَبْدِي الْمُؤْمِنِ يَكْرَهُ الْمَوْتَ وَأَكْرَهُ مُسَاءَتَهُ وَلَا بُدَّ لَهُ مِنْهُ} وَهَذَا الْحَدِيثُ قَدْ بَيَّنَ فِيهِ أَوْلِيَاءَ اللَّهِ الْمُقْتَصِدِينَ أَصْحَابَ الْيَمِينِ وَالْمُقَرَّبِينَ السَّابِقِينَ.


فَالصِّنْفُ الْأَوَّلُ: الَّذِينَ تَقَرَّبُوا إلَى اللَّهِ بِالْفَرَائِضِ. وَالصِّنْفُ الثَّانِي الَّذِي تَقَرَّبُوا إلَيْهِ بِالنَّوَافِلِ بَعْدَ الْفَرَائِضِ وَهُمْ الَّذِينَ لَمْ يَزَالُوا يَتَقَرَّبُونَ إلَيْهِ بِالنَّوَافِلِ حَتَّى أَحَبَّهُمْ كَمَا قَالَ تَعَالَى. وَهَذَانِ الصِّنْفَانِ قَدْ ذَكَرَهُمْ اللَّهُ فِي غَيْرِ مَوْضِعٍ مِنْ كِتَابِهِ كَمَا قَالَ: {ثُمَّ أَوْرَثْنَا الْكِتَابَ الَّذِينَ اصْطَفَيْنَا مِنْ عِبَادِنَا فَمِنْهُمْ ظَالِمٌ لِنَفْسِهِ وَمِنْهُمْ مُقْتَصِدٌ وَمِنْهُمْ سَابِقٌ بِالْخَيْرَاتِ} وَكَمَا قَالَ اللَّهُ تَعَالَى: {إنَّ الْأَبْرَارَ لَفِي نَعِيمٍ} {عَلَى الْأَرَائِكِ يَنْظُرُونَ} {تَعْرِفُ فِي وُجُوهِهِمْ نَضْرَةَ النَّعِيمِ} {يُسْقَوْنَ مِنْ رَحِيقٍ مَخْتُومٍ} {خِتَامُهُ مِسْكٌ وَفِي ذَلِكَ فَلْيَتَنَافَسِ الْمُتَنَافِسُونَ} {وَمِزَاجُهُ مِنْ تَسْنِيمٍ} {عَيْنًا يَشْرَبُ بِهَا الْمُقَرَّبُونَ} قَالَ ابْنُ عَبَّاسٍ: يَشْرَبُ بِهَا الْمُقَرَّبُونَ صِرْفًا وَتُمْزَجُ لِأَصْحَابِ الْيَمِينِ مَزْجًا. وَقَالَ تَعَالَى: {وَيُسْقَوْنَ فِيهَا كَأْسًا كَانَ مِزَاجُهَا زَنْجَبِيلًا} . {عَيْنًا فِيهَا تُسَمَّى سَلْسَبِيلًا} وَقَالَ تَعَالَى: {فَأَصْحَابُ الْمَيْمَنَةِ مَا أَصْحَابُ الْمَيْمَنَةِ} {وَأَصْحَابُ الْمَشْأَمَةِ مَا أَصْحَابُ الْمَشْأَمَةِ} {وَالسَّابِقُونَ السَّابِقُونَ} {أُولَئِكَ الْمُقَرَّبُونَ} وَقَالَ تَعَالَى: {فَأَمَّا إنْ كَانَ مِنَ الْمُقَرَّبِينَ} {فَرَوْحٌ وَرَيْحَانٌ وَجَنَّةُ نَعِيمٍ} {وَأَمَّا إنْ كَانَ مِنْ أَصْحَابِ الْيَمِينِ} {فَسَلَامٌ لَكَ مِنْ أَصْحَابِ الْيَمِينِ} وَهَذَا الْجَوَابُ فِيهِ جُمَلٌ تَحْتَاجُ إلَى تَفْصِيلٍ طَوِيلٍ لَمْ يَتَّسِعْ لَهُ هَذَا الْمَوْضِعُ. وَاَللَّهُ أَعْلَمُ.






Source :


« Majmū` al Fatāwā » (11/5)


Le volume N°11 sur le sousfisme en sous partie : ( les Soufis et les pauvres )


مجموع الفتاوى (١١/٥)


الجزء 11: التصوف ( الصوفية والفقراء )




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